La Chandeleur dans l’histoire de la liturgie

bougies 3

Par Dominique Cadet

La fête de la Présentation de Jésus au temple, appelée autrefois fête de la purification, est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur. Ce nom a une origine latine et païenne.

Comme les festivités qui entourent la Nativité, la fête de la Chandeleur est liée à la lumière. Mais aussi à la purification, la fécondité, la prospérité, toujours très proches dans les croyances et les traditions.

A l’époque romaine

Vers le 15 février, on fêtait Lupercus, le dieu de la fécondité, au cours des Lupercales. C’était le début de la saison des amours chez les oiseaux.

Chez les Celtes

On trouvait un rite lié à la purification : la fête d’Imbolc le 1er février Ce rite en l’honneur de la déesse Brigid, célébrait la purification et la fertilité avec le retour de la vie en cette fin d’hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.

A la naissance de Jésus

Marie se conforme à la loi de Moïse. Après l’accouchement, la mère devait accomplir le rite de purification (Lévitique 12, 8) et le premier-né de la famille faisait l’objet d’une offrande au Seigneur (Exode 13, 12). Le rite est décrit en Luc 2, 21-24. Durant cet épisode au temple, le vieillard Syméon reconnaît le premier Jésus comme la lumière pour le monde.

Au Ve siècle

Le pape Gélase Ier remplace le rite païen des lupercales par une fête religieuse, la fête de la Chandeleur, la festa candelarum ou fête des chandelles (chandeleur vient de candela – la chandelle), où l’on commémore 40 jours après Noël le rite hébraïque. En orient, c’était jour chômé. En occident, on portait des torches en procession, signe de lumière. Ce n’est qu’en 1372 que cette fête sera officiellement associée à la purification de la Vierge. Dans les églises, les torches sont remplacées par des chandelles bénies que l’on conserve allumées, autant pour signifier le Christ comme lumière pour le monde que pour éloigner le malin, les orages, la mort, etc. et invoquer les bons augures sur les semailles d’hiver en vue de produire les bonnes moissons de l’été suivant. Les cierges bénis étaient emportés dans les foyers pour le protéger.

Aujourd’hui, on bénit les cierges pour rappeler que Jésus est lumière du monde.

Approfondir votre lecture

  • Scruter les origines à partir des épiphanies du Seigneur

    Le mystère du surgissement de Dieu au cœur de ce monde révèle (epiphania) la destinée de l’homme promis à la gloire, même et surtout si celle-ci passe par le signe contradictoire de la croix. C’est donc la création d’un véritable itinéraire spirituel qu’augurent les épiphanies du Seigneur dont le sens est l’accomplissement de pâques et dont la vie sacramentelle est la réalisation.

  • Des processions, pourquoi ?

    Le spectacle offert dans les rues par les processions des rameaux, du Saint-Sacrement ou encore par celles des traditions populaires peuvent surprendre. Et des questions surgissent : pourquoi ces cortèges ? D’où viennent ces traditions ? Ont-elles encore un sens ? Quant aux processions qui se déploient pendant la messe, on peut se demander si elles n’encombrent pas inutilement les rites.

  • 2008: "Les noces de Cana" (Mystères Lumineux), Mosaïques de Marko Ivan RUPNIK (2007), facade de la bas. Notre Dame du Rosaire, Lourdes (65), France.

    Les « épiphanies » du Seigneur, véritable itinéraire spirituel

    Le mystère du surgissement de Dieu au cœur de ce monde révèle (epiphania) la destinée de l’homme promis à la gloire, même et surtout si celle-ci passe par le signe contradictoire de la croix. C’est donc la création d’un véritable itinéraire spirituel qu’augurent les épiphanies du Seigneur dont le sens est l’accomplissement de Pâques et dont la vie sacramentelle est la réalisation.